inFamous c'est un GTA-like avec des super-pouvoirs. Une chose à noter avec ce jeu, c'est que je l'ai fini très vite. Les trente heures de jeu, je les ai évacué en une semaine, ce qui est pour moi peu commun. Le jeu s'est révélé bien divertissant, avec une action qui ne m'a pas ennuyé et une histoire qui maintient l'intérêt. Pourtant c'est loin d'être un grand jeu et je n'en garderai pas un souvenir impérissable, loin de là. Explications.
Je dirais que ce jeu m'a diverti, mais pas vraiment entertained. Le temps passait très vite en y jouant, je ne pensais plus à rien, c'est vrai, le jeu m'a bien déconnecté de ma vie "physique" d'être humain, mais à côté je n'ai pas grand chose à retirer de l'expérience, je n'ai pas été "marqué". En deux mots : zéro émotion.
L'histoire est très décousue, avance lentement, les personnages m'ont apparu constamment superficiels et je n'ai jamais senti que l'histoire avait une place très importante dans le trip inFamous. En gros j'en avais un peu rien à battre de ce qui pouvait arriver à Cole et ses amis, même si j'avais un peu de curiosité pour l'histoire relativement mystérieuse. J'ai bien dit relativement...
Par contre, niveau jeu pur, c'était loin d'être pourri. En tant que super-héros avec des pouvoirs électriques, on peut se déplacer sur des rails de métro comme si on était un TGV, on peut planer, grinder sur tout le réseau de câbles électriques de la ville... C'est plutôt riche et les combats arrivent "un peu" à sortir du carcan somnifère des TPS habituels alias le combo je vise avec L1 pour passer mon arme à l'épaule et je tire avec R1. Bon ben dans ce jeu c'est la même avec des super-pouvoirs, sauf qu'il y a plus que le petit pouvoir pourri qui rappelle les autres jeux d'actions... On a une vaste palette de pouvoirs électriques et ça rend les combats plus variés que dans notre third person shooter de base. Les missions aussi sont assez variées en fait, même si tout l'aspect open world est à mon sens toujours sous-exploité quoi...
Autre chose qui joue en faveur du fait qu'on avance vite, et qu'on est captivé, c'est que le jeu va vite. La ville n'est pas "trop" grande et on se déplace assez rapidement d'un point à l'autre. On a aussi des points de passage qui annihilent toute notion de challenge, mais je pose la question : est-ce qu'on aurait vraiment aimé un jeu au gameplay aussi débile où on devrait recommencer des passages de trente minutes? Moi en ce qui me concerne, je ne crois pas. J'ai pu jouer à inFamous pendant trente heures justement parce que la variété des situations me maintenait "diverti" ; si j'avais dû refaire des suites de combats à la con parce que je perds à la fin de la zone, j'aurais craqué. Et ça c'est un point intéressant : avant les jeux avaient des points de passage de bâtard et pourtant on y jouait. Moi ce que j'en dis, c'est qu'avant les jeux étaient plus intéressants ; ou au moins les actions qu'on nous faisait faire dans le jeu. Là c'est du shoot, du shoot et du shoot, sans avoir rien d'autre à gérer: notre santé se régénère automatiquement comme c'est la mode en ce moment. Je m'interroge vraiment sur la qualité des gameplay d'aujourd'hui.
Dans ce contexte ça ne m'étonne pas que Demon's Souls ait traumatisé les gens... C'est à mon sens le seul jeu vraiment "amusant" depuis belle lurette.
Bref, pour revenir sur inFamous, c'était pas terrible mais assez divertissant pour que je tienne trente heures dessus. Les pouvoirs, la ville, la relative variété des missions avec les missions secondaires qui servent à quelque chose et puis le voile de mystère qui entoure le scénar'. On peut dire que le jeu fait bien son boulot de nous couper du monde, j'ai quand même enchaîné quatorze trophées samedi dernier.
Mise à jour
Je le refais en juin 2017. Le jeu est prenant mais aussi énervant et agaçant. Prenant je pense en partie grâce à son scénario : le jeu se déroule du jour 16 au jour 22, soit seulement sur une semaine, là où d’autres mondes ouverts tablent sur un récit sans tension ni notion de temps. Là on a non seulement une notion de temps dans le récit, entre les missions, mais en plus le temps du jeu est très resserré. Cole ne dort pas sans que le jeu le dise et le mette en scène (via un écran de chargement et une ellipse). Le résultat c’est que malgré une mise en scène franchement à l’économe (cinématiques uniquement en dessins, dialogues par téléphone), des personnages peu attachants et une trame pas exceptionnelle, le jeu accroche quand même. Parce que son histoire ne s’arrête jamais vraiment, chaque mission remplie n’est qu’un pas de plus vers la suivante. L’histoire ne perd pas de temps, le jeu est d’ailleurs assez court malgré ses 40 chapitres. L’enjeu pour Cole est, sur le papier du moins, de quitter la ville : pas question de s’éterniser et tergiverser. On va à l’essentiel.
Cela change pour un monde ouvert. Peu de quêtes annexes et seulement pour reprendre les quartiers de la ville. InFamous n’est pas un jeu terrible mais c’est un jeu tenu, qui semble plutôt maîtrisé. Pas courant pour un monde ouvert.
Reste qu’inFamous est fatigant puisque le gros de l’activité ici consiste à spammer la touche R1 pour tirer des projectiles électriques. Il y a vraiment un matraquage bœuf dans ce jeu, que viennent heureusement limiter les ondes de choc, les tirs Sniper et les sauts planés via les propulseurs statiques. Pas un hasard si ma mission préférée du jeu est celle où l’on doit trouver un moyen de monter sur des ballons volants afin de décrocher leur plateforme.
La ville est petite, pas très jolie, grise et floue souvent, mais le jeu arrive bien à nous la faire surplomber quand l’histoire (les missions) l’exige.
Le sidekick Zeke du héros est un personnage authentiquement détestable comme on en trouve rarement. Le scénariste est allé assez loin, c’est à son honneur, par contre le fait que Cole finisse toujours par lui refaire confiance ça c’est peu crédible.
Les réceptions et l’escalade sont lourds et frustrants, en lisant ma critique du 2 je retrouve ce que j’ai ressenti dans le 1. Puis pourquoi les propulseurs statiques ne nous permettent-ils pas de voler plutôt que de seulement planer un court moment ?
J’ai aimé quand Cole teste les propulseurs statiques dans les égoûts et trouve que c’est cool en même temps qu’on joue et pense la même chose. Ç’aurait pu être un bon jeu linéaire inFamous, non ?
Verdict = ok