À propos du vidéogiciel : Remothered : Tormented Fathers

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jeudi 9 septembre 2021

Remothered : Tormented Fathers (PC)

2020

Ha, quelle bonne surprise que ce Remothered. Cela faisait longtemps que je voulais le faire. Un survival-horror PC en vue à la troisième personne c’est rare, mais ce sont ceux-là que je préfère. J’aime voir mon personnage, son physique, ses animations lorsqu’il marche et effectue des actions. D’autant qu’ici on incarne une femme entre 30 et 40 ans je dirais, au look peu commun ; cela titillait franchement ma curiosité.

J’ai fini le jeu en deux sessions ; la première je n’ai joué vraiment que l’introduction (jusqu’au premier métronome de sauvegarde), la seconde j’ai continué jusqu’à la fin ! C’était un dimanche et je ne pouvais plus m’arrêter, le jeu s’est révélé très prenant et pas trop long, une combinaison que j’apprécie.

L’histoire est pleine de mystères et de surprises. Elle est difficilement racontable de manière synthétique car tout ce qui fait son sel relève de détails qui ne collent pas, qui intriguent durablement. En résumé quand même, on suit une femme, Rosemary Reed, qui pénètre sans être invitée dans le manoir de Richard Felton pour découvrir ce qui est arrivée à Celeste Felton, la fille de Richard disparue dans des circonstances ambiguës (fugue?). Elle va se retrouver piégée dans le manoir et traquée à mort par Felton…

Le récit est suffisamment condensé et sans temps mort pour me tenir en haleine. Cependant, je regrette la confusion de certaines révélations (surtout concernant les Ashmann et aussi le fameux médicament retiré du marché) et bien sûr le fait que Rosemary reste une énigme du début jusqu’à la fin. En effet, il n’est jamais révélé pourquoi l’héroïne s’intéresse à la famille Felton. A la fin elle pardonne même à une méchante, alors que celle-ci a essayé de la tuer à maintes reprises, et on se demande bien pourquoi. C’est donc un personnage dont on partage avec bonheur la quête de survie, mais pas du tout la psychologie malheureusement. On assiste à ses émotions, perplexe, car on ne comprend pas ce qui la meut et ce qu’elle veut au juste, et pourquoi elle s’est mise toute seule dans une situation aussi pourrie.

Je n’ai donc pas tout compris, et malheureusement, le résumé de chaque chapitre disponible dans le menu apparaît comme un aveu d’échec de la part des développeurs, car j’ai parfois compris un truc dans le résumé du chapitre sans l’avoir compris en regardant la cinématique… C’est quand même dommage.

Côté interactivité, Tormented Fathers propose un challenge d’exploration et de fuite. En effet, on se retrouve dans un grand manoir dans lequel on est complètement perdu, sans une carte pour nous aider, avec en plus le vieux Felton qui nous cherche partout et nous agresse dès qu’il nous voit.

Mais heureusement, le joueur et Rosemary ne sont pas totalement démunis. On peut se servir d’objet de lancer et de défense pour assommer quelques instants le poursuivant, le temps de fuir avec un temps d’avance et rejoindre une cachette (armoire, dessous de canapé…). Quand on est caché, le poursuivant peut rôder autour de nous et à ce moment il s’agit de « rester calme », et pour cela un mini-jeu apparaît qui consiste à garder un point au centre d’un cercle, à l’aide du stick droit, alors qu’il dérive tout seul vers l’extérieur. Si le point arrive au bord du cercle, le poursuivant nous trouve, nous attrape et nous jette en dehors de la cachette ! Ces moments sont donc délicieusement tendus.

Il m’a fallu un temps pour m’approprier le système de Remothered. Au début je me sentais accablé : le manoir me paraissait immense, l’ennemi rodait et me harcelait, et j’étais censé trouver un objet pour obtenir une clef au fond d’une baignoire ; c’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin habitée par des vipères.

Et puis j’ai commencé à faire une carte de l’étage où je me trouvais, sur un papier. J’ai expérimenté le système de poursuite, de lancer et de défense, j’ai compris quelles étaient les limites du poursuivant que je pouvais exploiter.

Et petit à petit j’ai compris comment gérer à la fois l’exploration et le poursuivant, je me suis familiarisé avec les lieux, jusqu’à connaître le manoir comme ma poche.

Par rapport à Reisdent Evil 7 en mode Survie, Remothered est bien plus simple dans ses séquences de traque, grâce aux cachettes qui sont sûres tant qu’on réussit à « garder son calme », grâce à la vitesse raisonnable du poursuivant et enfin grâce au fait qu’on puisse l’handicaper quelques précieuses secondes sans pour autant ruiner la moitié de ses ressources (le manoir regorge d’objets à lancer et d’objets de défense).

Au plus j’ai compris le système, au moins je me suis senti accablé.

La limite sérieuse, cependant, c’est la spatialisation du son. Jouer au casque permet en théorie de déterminer sa proximité avec le poursuivant, seulement ici le jeu semble faire fi de la hauteur, c’est-à-dire que si le poursuivant est pile poil au-dessus de nous, à l’étage supérieur, on va l’entendre comme s’il était à côté de nous, alors qu’il ne peut pas du tout nous voir.

Côté son j’ai bien aimé que la musique grimpe en tension et en volume à mesure que le poursuivant se rapproche. Cela permet aussi de savoir quand il s’est suffisamment éloigné pour sortir de ma cachette l’esprit à peu près tranquille.

Au final j’ai passé un très bon moment avec ce thriller d’épouvante et d’horreur. Le cas psychiatrique de Richard Felton vaut le détour, j’ai rarement vu une histoire traiter de troubles psychologiques de façon aussi précise. Le jeu valorise notre temps et ne propose que du 100 % intéressant tout au long de ses 6 ou 7 heures.

Je me ferai sa suite dans sa version PS4, sur PS5 (dans quelques mois) pour bénéficier j’espère de 60 ips contant !

Verdict = vaut le coup !