Ce jeu Indiana Jones est une réussite du point de vue de la réalisation graphique (esthétiquement c'est une belle recréation de l'univers des films) et des contrôles (qui donnent à sentir qu'on déplace un archéologue mâle adulte et pas une brindille qui bouge au gré du vent comme les Lara de Crystal Dynamics).
Le bât blesse quand on avance dans le jeu ou qu'on considère l'aventure dans son ensemble : le scénario est pathétique, Indiana n'a pas la moitié de sa personnalité macho et crue des films (son avatar est beaucoup trop lisse, physiquement et verbalement), les niveaux ne présentent presque aucune difficulté, le challenge est aux abonnés absents (même si le principe de ne pas pouvoir sauvegarder au sein d'un niveau est sur le papier une bonne idée, vecteur de tension surtout, de rage, parfois). C'est une aventure lisse et superficielle, même l'esthétique d'abord accrocheuse finit par apparaître trop « plastique », manquant de sale, de poussière, de crasse. Les décors sont trop propres, trop « couloirs » pour marquer. Il y a l'exotisme des films mais pas le côté vieilles pierres rugueux.
Pourtant je le répète les contrôles sont chouettes : les sauts ne sont pas du tout assistés, on doit les jauger « à l'ancienne » (bizarrement, sauf quand on saute vers une échelle où là Indy est aimanté en plein vol), quand on se balance à une corde le moment où on la lâche a de l'importance… Puis j'adore l'animation de Indy quand il se hisse sur une plate-forme à mi-hauteur, on sent son poids (sans pour autant être au niveau de réalisme d'un Forbidden Siren).
Quand on se balade près du vide on a le pouce scotché au stick gauche pour bien faire marcher Indy et ne pas lui faire faire un faux mouvement qui nous expédiera ad patres à l'écran de game over pour ensuite recommencer le niveau du tout début : bon point.
Le jeu est un vrai plaisir à parcourir, typique de la production de ces années là (PS2 et Xbox) où l'on avait de « vrais jeux actifs » aux contrôles et level design qui nous ne prenaient pas pour des demeurés. Indiana Jones demande du doigté et de l'observation, et des réflexes et de l'agilité pendant les combats. C'est un chouette cocktail qui n'atteint cependant jamais la profondeur de l'expérience aventurière d'un Demon's Souls ou d'un vieux Tomb Raider comme le 2 par exemple. C'est un jeu plaisant mais qui ne passionne jamais, que j'ai donc parcouru par courtes sessions (le jeu est découpé en niveaux très courts d'ailleurs).
Autre très bonne idée, on peut saisir un ennemi pour soit le jeter dans une direction, soit le tabasser. Quand on est près du vide, il est toujours viable de saisir pour le jeter dans un précipice, et cela marche même quand il y a une rambarde ! Classe et rigolo.
Plein de bonnes idées et réalisé par des pros, le tombeau de l'empereur n'est pas le chef d'oeuvre qu'il aurait pu être, la faute à une direction de projet qui a plafonné son ambition à « nous faire jouer à Indy en 3D dans un jeu fun ».
P.S. : j'ai joué sur PC à la version GOG avec une manette PS2, en reprenant les touches de la version PS2 qui est graphiquement horrible (carrément floue!), peu fluide et censurée à l’arrache (textures absentes) pour la version française. La version PC de GOG permet avec un peu de bidouille dans le fichier binds.cfg d'attribuer toutes les touches de la manette aux bonnes actions, sauf la croix directionnelle, apparemment pas gérée par le jeu. Pour ces touches j'ai donc utilisé le logiciel Xpadder. La seule chose perdue par rapport à la version PS2 c'est la vibration de la manette, absente de la version PC. C'est un moindre mal.
Verdict = ok