2020
Un jeu indé assez court que j’ai terminé en deux ou trois jours. Il est en 3D, c’est déjà ça. Le perso glisse beaucoup trop sur les décors, son contrôle n’a aucun poids. Je veux bien que la fille (Dawn) soit légère mais là c’est trop. D’ailleurs elle est magnifique mais ne pipe pas un mot de l’aventure – car elle est censée être « l’amie imaginaire » de la petite fille qu’on suit. C’est difficile de dire si on est dans un rêve ou dans la réalité vu que le jeu ne tranche pas du tout. D’un côté il y a des morceaux de décors qui volent et il y a cette amie imaginaire qu’on incarne et qui active physiquement des objets donc l’hypothèse rêve serait plausible. D’un autre côté, la fin commence à évoquer les mondes parallèles et la dernière scène où le grand Vincenzo sort de l’ombre (lol) ne fait pas rêve du tout.
Les fesses entre deux chaises, donc. Cet aspect empêche vraiment l’intérêt du jeu de décoller durablement à mon sens. Tout peut arriver et rien n’a d’importance, donc pourquoi s’en soucier ? Quel est l’enjeu au final de cette aventure ?
Les scènes entre les parents de la petite fille auxquelles on assiste sont lourdes en clichés : la ville des années 30 avec du jazz, la pin-up sensuelle au grand cœur, son mec menteur invétéré qui rate tout ce qu’il entreprend et se fait taper par des gangsters caricaturaux auxquels il doit de l’argent… On ne peut pas dire que ça exhale l’originalité.
Dans l’univers du jeu, sans raison, la petite fille est la seule humaine qui ne soit pas une ombre. Dawn, la fille qu’on incarne, a le don de passer de son corps en 3D à son ombre sur les murs. D’où la proposition du jeu de régulièrement « intégrer » les murs sous forme d’ombre de façon à utiliser les autres ombres comme plate-formes pour atteindre des endroits autrement inaccessibles. Dans les faits, quand il faut sortir ou rentrer en plein saut d’un mur, c’est chaotique et je sais gré au jeu de ne pas trop insister sur ces séquences.
Le jeu ne développe pas non plus trop son concept, qui en reste pour ma part au stade de gimmick. C’est quelque part ni plus ni moins que des phases de plate-forme 2D à activer au sein d’un environnement 3D, avec des transitions capricieuses de l’une à l’autre (en plus on fait ça avec la gâchette droite, la commande avec le plus de course, quelle idée dans un contexte de timing…).
Verdict = dispensable