Teslagrad | Remastered (PS5)
Par Pierre Compignie le jeudi 14 août 2025, 16:00 - Critiques toute neuves
Développé par : RAIN GAMES (Norvège)
Sorti à l’origine en : décembre 2013 (Europe, version PC)
Comment j’ai pratiqué : Terminé en 9h30 (6 sessions) sur PS5 avec la manette Dual Sense Edge. 60 images par secondes. Version 1.000.001. Textes en Français, aucune voix.
Bidouilles diverses : Aucune.
Le royaume d’Elektropia est assiégé par un roi tyrannique, qui règne sur son peuple avec une poigne de fer. Voyant une chasse à l’homme s’organiser contre lui dans toute la ville, un jeune garçon se réfugie dans la Tour Tesla. Alors qu’elle abritait autrefois une secte de sorciers technologiques connus sous le nom de Teslamancers, elle constitue désormais un trésor perdu de technologies anciennes et d’histoire oubliée. Il ne vous reste que vous, les outils des Teslamancers perdus et votre intelligence pour survivre.
Découvrez et maîtrisez l’art perdu de la Teslamancy. Résolvez des énigmes complexes et réalisez des prouesses incroyables grâce à l’électromagnétisme. Utilisez ses pouvoirs pour gravir la tour en ruines et plongez dans une vision Steampunk du Vieux Continent dans l’aventure de ce jeu de plate-forme à énigmes non linéaire, et découvrez l’histoire que raconte son décor dessiné à la main. Saurez-vous découvrir les secrets de la tour et renverser le tyran ?
CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES
• Des énigmes complexes ! Poussez votre sens de la logique jusqu’au bout de ses limites pour manipuler intelligemment votre environnement en utilisant l’électricité et le magnétisme. Survivre aux dangers de la Tour Tesla ne sera pas de tout repos !
• Explorez! Frayez-vous un chemin à travers un riche environnement 2D dessiné à la main, en voyageant dans la Tour Tesla et au-delà, en ramassant de nouveaux objets et en maîtrisant des capacités inconnues en chemin.
• Narration visuelle ! Dévoilez une histoire oubliée à travers une approche narrative unique. Pas de dialogues, de cinématiques, de texte, d’écrans de chargement ni d’interruptions. Ce monde parle de lui-même !
• Par le pouvoir du Steam(punk) ! - Découvrez une interprétation dystopique et époustouflante, pluvieuse et intelligente du Vieux Continent à travers une perspective Steampunk.
À PROPOS DU REMASTER
Retrouvez le classique indé Teslagrad, réimaginé pour vous offrir l’expérience électromagnétique ultime, et avec un nouvel éclat faisant briller sa direction visuelle déjà époustouflante ! Ce remaster garantit que l’atmosphère et les plate-formes qui ont rendu l’original si attirant ont tellement été améliorées que vous ne pourrez plus lâcher votre manette !
• Graphismes mis à jour ! Émerveillez-vous devant les arrière-plans dessinés à la main avec une clarté encore plus étonnante, bénéficiant d’un éclairage atmosphérique et d’animations plus nettes mises à jour pour rivaliser avec les jeux actuels.
• Niveaux défis ! Mettez vos compétences à l’épreuve avec 10 niveaux défis supplémentaires qui repousseront toujours plus loin les limites de vos pouvoirs électromagnétiques.
• Améliorations de la convivialité ! Conçues pour garantir que le jeu conserve son charme et sa difficulté d’origine, tout en supprimant les frustrations superflues parfois présentes dans l’original.
• Son remastérisé ! Découvrez un mélange éclectique d’orchestre classique, avec une touche d’inspiration slave parsemée d’une myriade de bribes métalliques et de bruitages électriques.[1]

Je présenterais Teslagrad comme un challenge d’exploration / plate-forme assez velu ! Je me suis senti beaucoup dérouté au départ car j’avais l’impression d’un monde immense (même si tout en 2D) et aucune idée de la direction dans laquelle me rendre. La carte que l’on peut afficher à tout moment ajoutait à ma confusion car parfois, ce qui apparaît dessus comme une seule salle rassemble en réalité plusieurs écrans séparés…
Mais c’est vrai qu’en lisant alors simplement la description du VG, j’ai compris que mon but était l’ascension de la tour et alors l’objectif était plus clair dans ma tête.
J’ai parlé de « monde immense » et « d’exploration » : ces termes se justifient car la progression n’est pas franchement linéaire, contrairement à ce que l’on peut s’imaginer d’un périple consistant à gravir une tour. En réalité de multiples chemins partent de différents niveaux de la tour, chemins eux-mêmes constitués d’une succession de salle avec parfois des embranchements… Et l’on peut toujours revenir sur nos pas.
Ce dernier point est d’autant plus approprié que le challenge secondaire du VG consiste à récupérer 36 rouleaux de parchemin disséminés dans les salles de la tour. Il y a beaucoup de choses à dire sur ce défi…
Je me suis trouvé à plusieurs reprises à ressentir une certaine vexation en réalisant qu’un obstacle sur lequel j’avais buté longtemps sans qu’il ne m’apparaisse impossible, juste difficile, dépendait soit d’un objet que je n’avais pas encore, soit s’avérait tout bonnement annulé à un stade ultérieur de l’aventure. Je m’explique.
Quand je suis face à un obstacle difficile, cela m’énerve beaucoup de ne pas savoir si je suis censé pouvoir le surmonter. Je déteste. Je peux ne pas savoir si c’est un obstacle principal (nécessaire pour terminer l’histoire) ou secondaire (nécessaire pour récupérer un rouleau). Ou je peux aussi ne pas savoir que plus tard le VG mettra entre mes mains un outil permettant de surmonter cet obstacle (typique dans les VG où l’on acquiert de nouveaux équipements ou compétences avec en même temps la possibilité de revenir sur ses pas). Très frustrant pour moi !
Le second point, la difficulté qui s’est avérée annulée disons à 80%, vers la fin du VG, c’est la recherche des rouleaux. Voyez-vous, assez vite dans l’aventure, je m’étais piqué d’intérêt pour ce défi. J’avais lu sur internet que les 36 rouleaux collectés débloquaient la vraie fin de l’histoire. J’avais consulté la liste des trophées, qui valorise chacun des 36 rouleaux avec une coupe unique pour chacun d’entre eux. Je voyais aussi que ça semblait LA grosse difficulté de Teslagrad et ça m’a attiré. En plus ils sont non seulement planqués mais souvent sont super intéressants à atteindre, que ce soit par la démonstration de compétence plate-formesque qu’ils exigent ou par la résolution d’une énigme créative.
Bref, un super challenge, très intéressant. Je regrettais tout de suite que la carte du monde, avec toutes les salles, n’autorisait pas la moindre prise de notes. Quand on entreprend une quête aussi ambitieuse (plus de 70 salles à inspecter) on a besoin, a minima, de pouvoir noter les salles que l’on a déjà passées au peigne fin, afin de ne pas se redemander en permanence « ai-je déjà déjà bien tout vérifié ici » et recommencer ad vitam eternam les mêmes explorations.
Fort de ce constat, j’ai cherché et trouvé sur internet une carte identique à celle du VG, l’ai imprimée sur trois feuilles et je m’en suis servi pour, d’abord, barrer les salles que je considérais terminées à fond, et ensuite, indiquer les endroits où il me semblait percevoir un passage inaccessible pour le moment (que ce soit parce que je pensais ne pas avoir encore le bon outil, ou parce que j’échouais à trouver une solution en réalité déjà accessible et préférais laisser poser pour le moment).
J’ai vraiment investi cette « mission ». Je suis revenu dans toutes les salles déjà traversées pour les explorer à fond et les annoter sur ma carte imprimée pour suivre ma progression.
Jusqu’au moment où le VG a décidé sans crier gare de révéler l’emplacement, sur sa carte, de tous les rouleaux, avec la mention pour chacun d’entre eux s’il avait déjà été collecté ou non.
Je me suis senti arnaqué.
Je me suis senti dégoûté !
J’avais fourni un effort conséquent pour que le VG me dise finalement : « ah au fait c’était inutile ! Bisous ».
Concrètement, quand on bat le boss en forme d’œil, on retombe tout en bas de la tour et une salle s’ouvre sur la gauche de la base, qui nous emmène non seulement vers le téléporteur pour le boss final, mais aussi vers une pièce contenant un rouleau qui, une fois ramassé, met à jour la carte du VG avec l’emplacement de tous les rouleaux.
Il s’avère que c’est un ajout de cette version « remastered », tout comme le fait que l’on n’ait plus besoin de collecter un minimum de rouleaux (15 précédemment) pour ouvrir le téléporteur vers le boss final.
Je suis partagé par rapport à ces ajouts, dont j’ai eu connaissance de la nature précise grâce à une explication d’un des développeurs de RAIN GAMES sur les forums Steam (sinon j’aurais pensé que l’original était déjà comme ça). Je ne peux pas approuver quelque chose qui dévalorise des efforts que j’ai fournis auparavant. Je pense que jamais je ne me serais enquiquiné à imprimer une carte et à accomplir une exploration aussi précise et exhaustive si j’avais su que le VG allait me donner la solution toute cuite juste avant le boss final. Je pense qu’il est très compliqué de trouver les derniers rouleaux qu’il nous manque, car alors on a le sentiment de chercher une aiguille dans une botte de foin ; et que ce point spécifique justifie donc une aide. Mais dans ce contexte, peut-être aurait-il fallu conditionner la révélation des emplacements sur la carte à l’obtention préalable de 90% des rouleaux ? Histoire que l’on n’ait pas le sentiment d’avoir sué pour rien, que l’on ait bossé pour quelque chose… Ici, même si on arrive avec zéro rouleau dans la fameuse salle que j’ai mentionnée, on obtient dans tous les cas la carte mise à jour avec l’intégralité des emplacements.
Je trouve un côté profondément injuste à ce dispositif…
Cela étant, il ne m’a quand même pas permis de trouver tous les rouleaux ; il m’en manque toujours deux, chacun dans une salle secrète que je situe bien sur la carte mais dont je n’ai tristement pas trouvé l’accès. J’ai laissé tomber.
La solution de révéler l’emplacement des objets restants une fois que le public en a trouvé par lui-même un certain nombre, c’était, je me rappelle, celle de Assassin’s Creed : Revelations et j’avais trouvé cela très appréciable à l’époque. Nul doute que dans un VG autrement plus exigeant comme Teslagrad, cela pourrait occasionner des sentiments puissants de gratification et de soulagement.
Bon, comme d’habitude, je parle très très longtemps d’un détail qui est loin de représenter le VG dans son ensemble ! Mais après tout, c’est ce qui m’intéresse et je suis chez moi, donc…
Globalement le challenge interactif de Teslagrad a su me captiver. Ce n’était pas garanti car esthétiquement l’univers ne me parlait pas des masses, et que le parti pris de bannir tout dialogue, tout texte, en cherchant quand même à raconter du lore me semblait absurde. Il y a bien trois ou quatre salles de théâtre, muet donc, avec une courte représentation censée nous communiquer l’histoire du royaume, mais je n’ai strictement rien compris et ça ne m’intéressait pas plus que cela. À un moment donné, un humain ça parle… Je trouve l’approche « non verbale forcenée » prétentieuse et stérile ; comme si le VG avait un lore complexe qu’il tenait à nous faire découvrir, mais qu’il se contraignait lui-même en s’interdisant le moindre mot.
Un peu bizarre, et peu efficace, mais encore une fois, cela ne m’a pas empêché d’apprécier l’action, cohérente et limpide : conquérir une tour, maîtriser ses outils, abattre ses défenseurs.
Les différentes salles étaient très engageantes, avec des séquences de réflexion et d’agilité autour de la physique, de la gravité, du magnétisme… Ça se renouvelle, j’ai rarement eu le sentiment de refaire la même chose, il me semble que les level designers ont été créatifs et que les graphistes ont su donner une identité esthétique plaisante et lisible à l’univers, à défaut d’être renversante (au contraire de celle d’un Planet of Lana que je viens d’acheter et qui m’a l’air sublime).
Il y a aussi des boss tout au long de l’aventure… Trois ou quatre ? Je les ai trouvés assez difficiles et irritants. Les développeurs n’ont pas hésité à réserver aux dernières phases des combats les attaques les plus difficiles à éviter, avec la punition de devoir se retaper les premières phases quand on se fait tuer (on meurt en un coup) et donc l’impossibilité de s’y entraîner sans survivre d’abord aux premières phases. Je ne suis pas un grand fan de cette approche, que je trouve injuste et frustrante.
Enfin, en insistant, j’ai triomphé.
Teslagrad est un vidéogiciel de plate-forme / réflexion / exploration en 2D dont j'ai bien accroché au challenge. Je n'ai rien compris au lore non verbal vanté par les développeurs et je pense que la quête secondaire (mais majeure) des 36 rouleaux aurait pu être améliorée. Un moment sympathique !
Verdict =dispensable| ok |vaut le coup !|énormissime
Note(s)
- ^ Présentation du Playstation Store.
Galerie d’images
Commentaires
Je n’ai pas bien compris ce qu’est le « lore » malgré les explications de Google mais je comprendrai mieux avec ton éclairage ! Arrrgh ! cette « arnaque « des rouleaux, après tout le mal que tu t’es donné ! Au final un « ok » et un bon moment aussi à lire ta critique !
Par lore, je désigne « les histoires, les détails d'un univers de fiction ». J'avais défini ce terme dans la critique de RETOUR SUR L'ÎLE MYSTÉRIEUSE 2 et je me permets depuis de le réutiliser sans le redéfinir