Humanity (PS5)

Développé par : THA (Japon) et ENHANCE (Californie)

Sorti à l'origine en : mai 2023 (Europe, version PS5)

Comment j'ai pratiqué : Terminé en 26h11 sur PS5 avec la manette Dual Sense Edge. 60 images par secondes. Version 1.007.

Mélange unique de casse-tête, de jeu de plateforme et d'action, HUMANITY met le destin de toute l'humanité entre vos mains. Enfin, entre vos pattes. On vous a dit que vous étiez un chien ?

Vous incarnez un Shiba Inu chargé de guider une immense foule en mouvement et de lui ordonner de sauter, tourner, pousser, flotter et escalader, afin de gagner le salut.

Guidez ces masses dans plus de 90 niveaux semés d'obstacles, d'ennemis, de casse-tête, d'aptitudes à déverrouiller et de combats de boss acharnés en suivant la campagne narrative, ou parcourez un large éventail de niveaux créés par les utilisateurs (ou élaborez le vôtre !) grâce au Créateur de niveau intégré, d'une utilisation simplissime.

Que vous soyez en affichage normal ou dans le mode VR (en option), contemplez cette incroyable masse d'individus en train d'obéir à vos ordres pour atteindre la sortie. HUMANITY doit son style dépouillé et emblématique au designer Yugo Nakamura, maintes fois récompensé pour ses créations visuelles, et au célèbre concepteur de jeux Tetsuya Mizuguchi (Rez Infinite, Tetris Effect: Connected).[1]

J'ai mis les deux studios en développeurs car ENHANCE, malgré le fait qu'il apparaisse seulement comme producteur sur Wikipedia, est bien crédité aussi comme développeur au générique ; et j'ai vu par exemple qu'un membre de ENHANCE a co-écrit le scénario. On ne peut donc pas limiter la participation de ENHANCE au projet à seulement la production.

J'ai beaucoup aimé. C'est un challenge de réflexion unique en son genre, qui ne cesse de se renouveler tout au long de ses sept chapitres. J'ai dû beaucoup réfléchir pour atteindre les 100% et remporter le trophée platine sans tricher une seule fois, ce dont je suis fier. Je ne me suis jamais ennuyé : les épreuves sont stimulantes, certaines plus difficiles que d'autres, mais toutes demandent une analyse, la solution n'est jamais évidente.

Et puis il y a une ambiance très originale. L'architecture dépouillée des niveaux, flottant dans le ciel, le hub infini d'où on sélectionne son chapitre, les cinématiques où les masses d'humains se mettent à former des objets gigantesques, ces dialogues entre le chien et les noyaux lumineux qui nous encouragent à avancer et à les détruire... Tout est abstrait et en même temps tout semble-t-il est là pour une bonne raison, a un sens caché métaphysique.

Je trouve remarquable le soin que les développeurs ont mis dans Humanity. Ils ont traité leur création véritablement comme une œuvre d'art et pas comme un simple jeu. On pratique Humanity et on s'expose à des images, des actions et des idées singulières qui nourrissent l'esprit. La richesse et la variété des 90 épreuves témoigne de l'absence totale de cysnisme de la part de THA et ENHANCE. Combien d'autres studios auraient pris le concept d'un seul chapitre de Humanity pour en faire un vidéogiciel complet ?

Les flux de milliers d'humains à l'écran s'animent avec une fluidité remarquable à 60 images par seconde. Un grand bravo aux développeurs.

Humanity nous offre une expérience de réflexion, de stratégie et d'action remarquablement stimulante et baignée dans une esthétique unique qui m'a scotché. La réalisation et l'interface sont d'une élégance rare. Un vidéogiciel proche de l'art contemporain.
Verdict = vaut le coup !

 

Note(s)

  1. ^ Présentation du Playstation Store.

 

Galerie d'images

01.jpg, juil. 2023
La caméra peut être rapprochée très près de l'action, ce qui active alors un effet intense de profondeur de champ (seul le premier plan est net)...
02.jpg, juil. 2023
...à l'inverse, on peut l'éloigner pour avoir une vue d'ensemble du niveau. On reste à cette distance en général. Mais je trouve ça très chouette, immersif, de pouvoir zoomer à l'envi.
03.jpg, juil. 2023
Certaines épreuves interdisent d'agir en temps réel et exigent à la place de tout anticiper et poser toutes les commandes avant que l'action ne démarre. De surcroît, le nombre de commandes peut être limité, comme ici où je pouvais placer seulement 6 « virages » (on voit le petit zéro en haut au milieu de l'écran).
04.jpg, juil. 2023
Pour ce trophée qui consistait à terminer une épreuve particulière sans utiliser la commande « diviser », j'ai employé une technique de mon cru dite de « l'engorgement ». Cela consiste à faire s'accumuler un tel nombre de personnes dans un espace restreint qu'immanquablement, certaines, pas beaucoup, se retrouvent à sortir du chemin de marche et donc à potentiellement marcher sur une commande qui leur est inaccessible. C'est ainsi que les trois bonhommes sur l'on voit marcher vers la droite sur le murée ont pu prendre cette direction opposée à celle du reste du groupe. Je ne sais pas du tout par contre si c'était la solution envisagée par les développeurs... Je me dis qu'il existait peut-être une solution plus élégante que je n'ai pas trouvée.
05.jpg, juil. 2023
Voici l'épreuve sur laquelle j'ai le plus galéré, au sein du chapitre trois (il y a sept chapitres au total). Trouver une solution qui fonctionne a été difficile, mais alors parvenir à récupérer les deux Goldies en même temps... Je ne vous raconte pas.
06.jpg, juil. 2023
Le Goldy est un grand homme doré que les humains adorent et qui les suit quand ils passent près de lui.
07.jpg, juil. 2023
Certains niveaux sont suffisamment près de la surface de la Terre pour qu'on la distingue clairement en dessous de nous. J'aime beaucoup l'esthétique générale de HUMANITY.
08.jpg, juil. 2023
Dans la deuxième moitié du récit, nos humains livrent de féroces combats contre d'autres hommes appelés les Autres. L'occasion d'épreuves d'un nouveau genre, où l'on apprend à utiliser diverses tactiques militaires à l'image de celle décrite ci-dessus.
09.jpg, juil. 2023
Comme je le disais : des batailles impressionnantes, avec un nombre faramineux d'humains à l'écran. Ici tout le monde a une arme de mêlée (un sabre laser apparemment), mais à d'autres occasions certains seront équipés de blasters (pistolets laser, comme dans STAR WARS une fois encore).
10.jpg, juil. 2023
À la fin d'un chapitre, on est amené à combattre un boss. Des épreuves visuellement rafraîchissantes, plus orientées « action temps réel », comme ci-dessus où il s'agit d'avancer vers le boss en évitant que le groupe d'humains qui nous suit touche les traits lumineux.
11.jpg, juil. 2023
De nombreuses cinématiques font vivre le récit au-delà des épreuves. Des machines nous parlent et nous invitent à les détruire...
12.jpg, juil. 2023
...elles brisent le quatrième mur et s'adressent directement à nous, public...
13.jpg, juil. 2023
...on découvre à la fin que l'action se situe dans un futur post-apocalyptique où les machines veulent faire renaître l'humanité après l'avoir supprimée dans le passé. Je n'ai pas trouvé le scénario franchement intéressant ou ayant beaucoup de sens, mais j'apprécie qu'il existe et que, même abstraite, on ait le sentiment que l'action s'inscrive dans une histoire. Tellement mieux qu'une succession de niveaux à lancer depuis un menu, sans aucun contexte ! Plus qu'un récit au sens strict, je pense que l'enrobage narratif de HUMANITY renforce son esthétique, souligne ses évocations métaphysiques. HUMANITY génère une ambiance très particulière.

 

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