Minit (PS4)

Développé par : Kitty Calis, Jan Willem Nijman, Jukio Kallio et Dominik Johann

Sorti à l'origine en : avril 2018 (Europe, version PS4)

Comment j'ai pratiqué : Terminé en 7h18 (première et seconde odyssée), sur PS5 avec la manette Dual Shock 4. Version 1.03.

Minit est une petite aventure insolite, qui se joue par tranches de 60 secondes. Quittez le confort de votre maison pour venir en aide à toutes sortes d'individus étranges, découvrir d'innombrables secrets et combattre de dangereux ennemis, dans l'espoir de lever cette improbable malédiction qui veut que chaque journée ne dure qu'une minute. Minit est le fruit de la collaboration de Kitty Calis, Jan Willem Nijman, Jukio Kallio et Dominik Johann.[1]

C'est vrai que c'est plutôt original. Visuellement c'est minimaliste : noir et blanc, très peu de détails... Mais le challenge interactif est addictif, puisque toutes les soixante secondes on meurt et on recommence à sa maison. On a constamment envie d'aller plus loin, de découvrir toujours plus... Et c'est chouette parce que c'est un de ces VG où j'ai le sentiment de pouvoir m'attendre à tout, de me trouver hors des sentiers battus. Les développeurs ne récitent pas une partition déjà connue de tous, on doit apprendre à connaître leur univers et son fonctionnement, comme dans un Subnautica ou un Demon's Souls.

Bon je ne suis pas sûr d'avoir autant aimé que les deux VG sus-cités. Le monde de Minit est un espèce de fourre-tout où les épées maudites et les fantômes côtoient les ouvriers d'usine en grève et les patrons diaboliques. Désert, serpents à sonnette et ordinateurs... C'est du grand n'importe quoi, qui peut être amusant mais qui ne peut pas vraiment prétendre à une vraisemblance ou à une prise au sérieux.

Non je pense que Minit est surtout un pur challenge original, qui m'a demandé de beaucoup chercher, réfléchir, persévérer. On ne sait pas qui est le héros ni ce qu'on cherche à faire au juste ; on doit trouver comment boucler l'aventure, et peut-être, dans un second temps, trouver toutes les pièces et cœurs cachés à collectionner.

Il y a tout de même une vague histoire qui se dessine : au départ on ramasse une épée maudite sur la plage et à partir de là on meurt toutes les soixante secondes et on recommence la journée, en boucle. L'histoire se termine quand on détruit l'usine (et son boss) qui produit vraisemblablement ces épées maudites à la chaîne[2]. Et qu'on jette dans une cuvette de WC le bout d'épée qui reste... C'est tout. Mais ce serait mentir que de dire : « j'ai passé l'aventure de Minit à chercher à vaincre la malédiction qui pesait sur mon personnage ». Non la vérité c'est que l'on cherche vraiment à progresser toujours plus loin, en surmontant les obstacles sur notre chemin, et il s'avère, sans qu'on l'ait cherché, que l'on arrive finalement à l'usine qui produit les épées maléfiques.

Mais la progression est passionnante et addictive. Rien n'est évident donc la moindre victoire – un chemin ouvert, un objet-clef ramassé, une nouvelle maison revendiquée – est très gratifiante. Oui car on peut revendiquer de nouvelles maisons, qui permettent de recommencer la journée depuis un point plus avancé que notre point de départ – fort heureusement.

Après avoir terminé l'aventure, Minit m'a proposé de recommencer en mode « seconde odyssée ». Le challenge prend une toute nouvelle dimension dans ce mode. Déjà on passe de soixante à seulement quarante seconde par vie. C'est brutal. D'autre part, on peut toujours collectionner les cœurs mais ceux-ci n'améliorent plus la résistance du héros et on reste donc du début à la fin tuable en un seul coup... C'est franchement dur, et en plus, les énigmes changent ! Par exemple, le bois servant pour construire le bateau nous amenant à l'île avec la cave permettant de nous téléporter entre les domiciles, ce fameux bois donc, on ne le trouve plus au même endroit ; et non seulement il faut le chercher, mais surtout il est accessible plus tard dans la progression, donc on doit se passer de la téléportation plus longtemps que dans la première avanture... Et enfin, on hérite pour cette seconde odyssée d'un bout d'épée brisée qui nécessite de taper deux fois les ennemis pour les éliminer !  Tout est plus dur !

J'ai passé le plus clair de mon temps sur Minit sur ce mode « seconde odyssée ». Et j'avoue que ça a été beaucoup de frustation. Le combat contre le fantôme lanceur d'épées, je l'ai recommencé je ne sais combien de fois, car entre la limite de quarante secondes et le fait que je ne voyais pas comment le vaincre, je n'arrivais pas à progresser efficacement à chaque tentative... Je me suis posé plein de questions : est-ce que vraiment j'étais censé pouvoir le vaincre ? Est-ce que je n'ai pas forcément besoin des chaussures véloces qui permettent de courir plus vite et donc gagner du temps ? Mais celles-ci coûtent neuf pièces au lieu de sept en mode « seconde odyssée », et elles sont loin d'être faciles à trouver...

Des fois j'avais du mal à voir ce que Minit attendait de moi, ce que j'étais censé pouvoir faire et ce qui était interdit. Et face à ma perplexité, une seule réaction de la part de Minit : me tuer, à répétition. Ce n'est pas très agréable. Par exemple, dans le temple secret, l'énigme de l'est avec les flammes, le couloir à la fin semblait ouvert et pourtant mon perso ne pouvait avancer. Résultat : je meurs à cause du timer et je dois recommencer. J'ai fini par comprendre qu'il fallait éteindre toutes les flammes de la pièce et pas seulement se frayer un chemin, afin que le couloir à la fin soit ouvert. Mais la représentation visuelle de la fermeture du couloir n'était pas évidente, si bien que je ne comprenais pas pourquoi le perso ne pouvait plus avancer.

Il y a comme ça des espèces d'imprécision qui m'ont compliqué la vie. Je pense aussi aux brigands au-dessus de l'hôtel, il me semble qu'il a pu m'arriver de tous les tuer sans que ne se manifeste le client de l'hôtel que j'étais censé ramener, alors qu'une autre fois, là ça a bien marché et le client s'est révélé. J'ai pas compris pourquoi et suis un peu resté sur ma faim.

Minit est une proposition originale de challenge interactif où toutes les règles sont à découvrir par soi-même, ce qui est toujours très excitant. Je regrette cependant l'imprécision de certains déclencheurs ou représentations graphiques, qui augmente un peu trop la frustration naturellement induite par le concept de la mort toutes les soixante secondes – particulièrement en mode « seconde odyssée » qui s'ouvre après avoir terminé l'aventure une première fois et qui constitue à mon sens le « plat de résistance » du VG. Enthousiasme mâtiné d'exaspération et d'envie de laisser tomber, le tout dans un contexte narratif peu défini.
Verdict = ok

 

Note(s)

  1. ^ Présentation du Playstation Store.
  2. ^ Mais du coup, pourquoi sommes-nous le seul à subir cette malédiction ? Hélas je crois qu'il vaut mieux ne pas trop chercher.

 

Galerie d'images

01.jpg, juin 2023
Un vieil homme devant le phare parle si lentement que pour lire sa réplique en entier il faut y consacrer une vie entière ! Non sans humour, le VG nous gratifie d'un trophée appelé « gérontologue »...
02.jpg, juin 2023
...et notez qu'en mode « seconde odyssée », la réplique du vieil homme est raccourcie pour s'adapter au timer réduit, mais l'emplacement du trésor change ! C'est cap au nord cette fois, et non plus cap au sud. Une illustration de combien l'aventure diffère entre les deux modes. Enfin, je n'ai pas réussi à trouver le fameux trésor, car le requin me mangeait à chaque fois. Je me dis qu'il y avait peut-être une arme cachée à utiliser quand on est dans l'eau, mais je ne l'ai pas trouvée.
03.jpg, juin 2023
C'est le fameux client de l'hôtel dont je parle dans mon texte. Après avoir éliminé tous ses compagnons de banditisme, il doit se rendre, comme ici. Mais je suis quasi certain qu'il m'est arrivé avant ça de tuer tout le monde sans qu'il se révèle.
04.jpg, juin 2023
Dans une maison hantée au nord du monde, on peut accomplir une action qui a pour conséquence de faire apparaître des fantômes un peu partout, qui nous livrent des indices très énigmatiques... Là j'ai compris qu'il faisait référence à la quête dite « des tentacules » qu'une pieuvre nous demande de récupérer pour elle. La bonne traduction française était indispensable ici, car si le féminin n'avait pas été adopté je n'aurais jamais compris que l'on parlait des tentacules. Ceci dit, je n'ai pas trouvé la tentacule en question... Je l'ai cherchée dans les mines, sans succès. Je n'ai pas tout trouvé, loin s'en faut. Je sais que dans les mines il y a un passage secret que je n'ai pas trouvé, je voyais un couloir de sortie avec une caisse dont je n'ai pas réussi à trouver l'entrée. Oui car le héros peut pousser les caisses mais pas les tirer, c'est une des règles un peu absurdes à apprendre.
05.jpg, juin 2023
Terminer la seconde odyssée ne nécessite pas d'aller jusqu'au boss ; une fois que l'on a trouvé la carte de presse permettant de se faire passer pour un journaliste et d'entrer dans l'usine, on peut simplement filer aux toilettes et jeter l'épée dans la cuvette. D'où la mention « raccourci » affichée à l'écran. Mais le vrai challenge est bien de trouver tous les objets-clefs, pièces et cœurs...
06.jpg, juin 2023
...d'ailleurs voici mes statistiques au moment où j'ai jeté l'éponge. Je n'arrive pas à croire qu'il me manque cinq pièces, je trouve ça dingue, j'ai l'impression d'avoir passé le monde au peigne fin. Il y a bien le « désert sans fin » sur lequel je n'ai pas trop insisté, mais j'ai bien tenté de courir aussi longtemps que possible dans certaines directions, sans succès. J'ai trouvé cinq tentacules sur huit, aussi.
07.jpg, juin 2023
Le fameux fantôme lanceur d'épées qui m'a tant fait galérer dans la seconde odyssée...
08.jpg, juin 2023
...le fantôme se dédouble en plusieurs fantômes, ils lancent des épées tout autour d'eux, les cactus sur le côté te tuent en un coup si tu les touches, le timer te met la pression... L'horreur. J'ai fini par réussir à le vaincre, avec les chaussures véloces, donc en ayant dû collecter neuf pièces avant, ce qui n'a pas été une mince affaire mais m'a permis de rejoindre l'oasis plus vite et donc d'avoir plus de temps pour le combat.

 

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Fil des commentaires de ce billet