Marvel's Avengers // La campagne « Rassemblement » (PS5)

Développé par : CRYSTAL DYNAMICS (Californie)

Sorti à l’origine en : septembre 2020 (Europe, version PS4)

Comment j’ai pratiqué : Abandonné après 6h40 en mode normal (2 sur 4), sur PS5 avec la manette Dual Sense Edge. 60 images par secondes.

Marvel’s Avengers est un jeu original d’action-aventure à la troisième personne qui allie une histoire cinématographique et des modes solo et co-op. Passez au niveau supérieur avec le jeu de super-héros ultime ! Marvel’s Avengers sera disponible gratuitement sur les consoles nouvelle génération. Ces versions contiennent de nombreuses améliorations, dont des perfectionnements des graphismes et de la rapidité. De plus, les modes solo et multijoueur sont rétrocompatibles. Marvel’s Avengers dépeint un monde magnifique bourré de détails que vous ne pourrez pas manquer grâce au rendu exceptionnel des capacités héroïques, des destructions, des graphiques et du taux d’images par seconde augmenté par rapport à la génération précédente. Plongez directement au cœur de l’action avec des temps de chargement rapides. Vous serez émerveillé par la qualité de l’amélioration des visuels de destruction, qui vous donneront l’impression de véritablement détenir des capacités héroïques. Marvel’s Avengers prend en charge le transfert des fichiers de sauvegarde et la compatibilité en multiplateforme pour que vous puissiez reprendre à l’endroit exact où vous vous êtes arrêté et poursuivre votre combat face à l’AIM avec votre équipe de super-héros préférée. Nous sommes fiers d’annoncer l’arrivée de Marvel’s Avengers sur la nouvelle génération de consoles !^[1]

Cela fait trois heures déjà que j’ai consacrées à ce titre… Ce n’est vraiment pas terrible.

Je trouve l’histoire pas claire du tout. Il y a une organisation qui s’appelle A.I.M. et visiblement ce sont les méchants, mais je ne sais même pas dire s’ils sont censés passer pour des gentils. Dans les rues de la ville ils semblent patrouiller tout le temps, on se croirait dans une dystopie à la George Orwell. Mais à côté de ça, l’héroïne Kamala cherche à rendre publique une vidéo qui montre le Docteur Tartelon enfermer Captain America dans une salle au moment d’un accident majeur il y a cinq ans. Comme si on vivait dans un État de Droit et que l’on pouvait les faire tomber avec la Justice ? Mais alors on n’est plus dans une dictature ? Je ne comprends rien. Je ne vois pas non plus comment A.I.M. a pu en arriver à contrôler le pays avec ses androïdes policiers. Quand je vous écris ça je ne suis même pas sûr à 100% que les androïdes policiers qui patrouillent sont d’A.I.M. Je n’ai aucune idée de qui est à la tête d’A.I.M. (même si Docteur Tartelon et sa collègue Monica semblent en faire partie). Je n’ai aucune idée de comment on a pu se retrouver avec des androïdes policiers qui patrouillent la ville façon dystopie. Je ne comprends pas non plus autre chose : Kamala a récupéré la fameuse vidéo sur le réseau Stark ; mais alors pourquoi Iron Man n’a-t-il pas déjà exploité cette vidéo ?

On commence au tout début de l’histoire lors d’un jour de célébration des Avengers. Il y a alors des grosses explosions dans la ville. Des androïdes attaquent les Avengers. C’est le chaos, je n’ai rien compris. Ellipse. On se retrouve cinq ans plus tard dans la dystopie que j’ai décrite. Les Avengers ont « disparu », quoi que cela puisse vouloir dire. On ne sait pas s’ils sont censés être morts, s’ils se sont exilés eux-mêmes, dégoûtés de la société, si on les y a contraints, je ne sais pas. Des gens ont obtenu des pouvoirs suite à l’accident. Kamala par exemple, grosse fan des Avengers, a obtenu le pouvoir d’allonger et/ou grossir ses membres. Donc pour se battre elle grossit ses poings, pour faire de grands sauts elle allonge ses jambes, etc. Et puis il y a le Docteur Tartelon. Alors lui il semble toujours dire que le truc ayant donné les pouvoirs aux gens (le Terrigène ? ne me demandez pas comment ce truc a été déployé sur la population) est une pure malédiction, par contre son cerveau a triplé de volume et on le voit se faire injecter par Monica un produit qui visiblement lui donne des pouvoirs et il apparaît très satisfait voire refait de ça… Faudrait être un peu cohérent deux secondes, mec ?

Kamala, je ne l’aime pas. Elle est juste trop forte. C’est un Nathan Drake (héros de Uncharted) au féminin. Elle est toujours motivée à 200%, elle a toujours de l’entrain, elle parle sans cesse toute seule pour exprimer son approche toute superficielle de la vie, elle déborde d’énergie, elle est imabattable, elle fait sans cesse des blagues pourries et a tellement confiance en elle qu’elle fait de l’auto-dérision sur ça… Bref, elle est parfaite. Et moi, les héros parfaits, ça me gonfle. Du jour au lendemain elle quitte sa maison pour partir toute seule dans un autre État à la recherche de la Résistance, censée se terrer dans un endroit tellement secret qu’une quidam comme elle est au courant de son emplacement. Bonjour l’espoir de trouver quelqu’un en vie si le pouvoir autoritaire à la George Orwell est à la hauteur de sa réputation. Kamala ne doute jamais, elle est pleine de joie, d’énergie, elle vit ses émotions pleinement… Elle est ennuyeuse à mourir.

Je pourrais dire la même chose de Nathan Drake. C’est le genre de persos auxquels il est difficile de s’identifier car ils n’ont aucun vrai problème. Il n’y a rien que le monde de Marvel’s Avengers puisse jeter à la figure de Kamala qui la mettrait vraiment en difficulté. Elle a une telle force morale qu’elle peut rebondir après n’importe quel revers. Comme Nathan Drake : ce type est la facilité de vivre incarnée. Et il est aussi imbattable physiquement, aussi bien par ses ennemis que par la Nature, incapable de lui opposer un obstacle à sa mesure, lui qui escalade et saute sur les murs avec l’agilité d’un petit singe.

Et puis, parlons des cinématiques… On filme des personnages qui pendant de longues secondes ne savent pas quoi faire de leurs corps, et font des mouvements aléatoires qui ne veulent rien dire, juste pour faire semblant d’occuper l’espace devant la caméra. C’est gênant, embarrassant. La rencontre entre Kamala et le Docteur Banner m’a consterné. Si c’est de la capture de mouvement, on peut dire que la direction d’acteurs était aux abonnés absents ce jour-là. Ce n’est pas le seul VG nul en mise en scène cinématographique ; je me rappelle de Red Dead Redemption, le premier, qui était gratiné à ce niveau. On est juste très loin du cinéma, autant en terme de clarté de la narration que de la cinématographie.

Et en plus, le mixage sonore des dialogues français est nul, ils sont souvent couvert par les bruits de l’environnement ou bien par la musique.

Le VG est développé par CRYSTAL DYNAMICS et ça se sent… Je m’explique, j’ai l’impression de replonger dans leur Tomb Raider de 2013. C’est exactement la même façon de déplacer et de faire bouger le personnage. Des sauts beaucoup, beaucoup trop hauts quand Kamala n’utilise pas ses pouvoirs ; un perso trop rapide dans ses déplacements et trop brusque dans ses changements de direction ; les mêmes traces de peinture blanche sur les murs où l’on est censé grimper. C’est vraiment, ils ont repris le canevas de leur Tomb Raider récent et construit un autre VG par-dessus aux couleurs des Avengers. Je ne suis pas du tout fan des animations du perso qui manquent beaucoup de liant ; Kamala part dans toutes les directions de façon très nerveuse, court très vite, et l’animation rate plein d’étapes de transition, pour un mouvement pas fluide mais saccadé.

J’avance dans des couloirs, je fais des sauts simplissimes et je tape des ennemis sans jamais me sentir en danger. Je ramasse des tonnes d’objets inutiles dans des coffres génériques. Deux-trois séquences « infiltration » avec des ennemis qui ont le bon goût de me tourner le dos. Trop bien, je monte de niveau avec des points d’expérience. Incroyable.

Après quasiment 7 heures de pratique

Je jette l’éponge. Globalement ce VG m’ennuie et me crispe.

Je n’aime pas que, malgré mon maintien de la touche courir, le perso ne relance pas sa course si j’arrête d’incliner le stick ; il devrait repartir à la course quand je repousse le stick, puisque je maintiens courir (L2). Le VG lit l’action de courir comme une activation et non comme un maintien ; on active la course, et si on fait s’arrêter le perso un moment, il faut réactiver la course quand on repart. La course est un effort constant… Ce n’est pas immersif que cela soit une action à activer comme un interrupteur. Et c’est donc pénible de constamment devoir la réactiver après la moindre micro-pause.

Je n’aime pas les menus horribles. Celui de l’inventaire doit être navigué avec un curseur qu’on bouge avec le stick comme si c’était un pointeur de souris. Lunaire. Je ne crois pas qu’il soit impossible d’utiliser les touches directionnelles, à la place du curseur à bouger avec le stick, mais la sélection des boutons est très peu évidente ; on ne sait pas sur quel bouton on est, on ne sait pas reconnaître les éléments graphiques qui, au sein du menu, constituent des boutons sélectionnables. L’enfer. À dire vrai je comptais sur la fonction d’équipement auto pour m’éviter de plonger dans ce menu atroce ! C’est dire.

Je n’aime pas le fait que dès le menu principal, il faut fouiller pour trouver comment lancer le mode solo. On sent bien que les menus ont été conçus pour supporter des parties multijoueurs en ligne, et qu’ils ont greffé dessus des missions solo. Donc, oui, au menu principal j’ai galéré pour lancer le scénario principal ; mais il faut parler aussi, quand on est dans le mode solo, de comment on lance les missions… Et là c’est une autre galère d’interface abominable. On se rend avec le perso contrôlé sur le pont de la Chimère, le vaisseau-QG de nos héros. On interagit avec un écran d’ordinateur et c’est là que la galère commence. Un globe terrestre s’affiche et on doit déplacer le curseur avec le stick tout en faisant tourner la mappemonde pour sélectionner la mission à lancer. Et puis il y a aussi un calepin à gauche (?) qui semble permettre de lancer des missions avec Black Widow, alors qu’on ne l’a pas encore rencontrée et que les persos n’ont aucun moyen de la contacter à ce stade de l’histoire. On se demande alors quel est le fuck. Et sans parler du calepin, on a évidemment le choix entre plusieurs missions, dont on se demande ce qu’elles font là. Il y a bien sûr UNE mission importante, frappée du « A » des Avengers, celle qui poursuit le scénario, et d’autres, secondaires, dont on ne sait pas trop ce qui justifierait que l’on s’y consacre étant donné que les héros sont censés avoir des enjeux assez nets (comme dans un film).

Notons, lorsqu’on lance une mission, l’apparition d’un compte à rebours, la possibilité dans un temps limité de personnaliser l’équipement de son perso, qui font jurer qu’on à faire à un mode multijoueurs en ligne et sont inappropriés à une histoire en solo.

La dernière mission que j’ai effectuée consistait à détruire un réacteur des méchants A.I.M. avec Iron Man, et récupérer une pièce de je-ne-sais-quoi avec Kamala et Hulk. Cette mission en deux parties (ou ces deux missions ? je ne sais pas, je n’ai pas eu à manuellement lancé la seconde mais le VG s’est senti obligé de m’afficher la mappemonde de la Chimère et le fameux compte à rebours), ces missions donc, se sont caractérisées par un sérieux pic de difficulté. Non seulement j’ai eu du mal à les compléter, mais le VG m’a en plus clairement signifié à mon arrivée dans le niveau que je pouvais à tout moment revenir sur la Chimère pour lancer d’autres missions et améliorer mes persos. Okay… Je comprends mieux « l’utilité » des autres missions osef et sans enjeux, accessibles depuis la mappemonde…

Ce pic de difficulté s’est exprimé par l’apparition d’adversaires qui bloquaient pratiquement toutes mes attaques. Contrairement aux adversaires lambdas, on ne peut pas leur sauter par-dessus pour passer dans leur dos ; on ne peut pas bloquer leurs attaques car ils ont systématiquement des attaques « rouges » qu’on ne peut qu’éviter ; et bien sûr, plein d’autres ennemis nous attaquent en même temps. Total, avec Iron Man j’ai dû fuir les combats. Dans la salle du réacteur, je me suis précipité sur les huit objets à détruire. Avec Kamala et Bruce (Hulk), c’était plus compliqué car l’affrontement était requis… Alors j’ai dû me servir du super-pouvoir de Kamala, qui la fait grandir temporairement. J’ai eu un peu l’impression de « voler » une victoire qui ne m’était pas destinée, tant j’ai dû chercher à exploiter le système alors que dans les précédentes missions j’y allais « la fleur au fusil » et ça passait crème.

C’est après cela que j’ai décidé d’arrêter. Je n’ai aucune envie de perdre mon temps avec des missions secondaires sans intérêt, pour avoir le « plaisir » de poursuivre une aventure elle-même largement ennuyeuse. D’ailleurs les missions principales, avec le temps, sont de moins en moins scénarisées et ressemblent de plus en plus à des missions de VG multijoueurs en ligne, c’est-à-dire, tu es dans un grand niveau, tu dois rejoindre un point très loin, et là tu as un cercle qui se colore en bleu quand tu es dedans et tu dois tenir ta position jusqu’à faire remplir une jauge à 100%. Bien sûr des ennemis arrivent et il s’agit de les tabasser sans les laisser, eux, colorer plus que toi l’espèce de cercle au sol. C’est le principe des antiques modes « domination » des FPS multijoueurs. Très difficile de se sentir dans une histoire quand on t’oppose ce genre de challenges abstraits.

Et puis, rien à faire, je n’accroche ni aux persos, ni aux dialogues. Il faut voir les visages sans charisme de Tony Stark, Bruce Banner et Hank Pym. Quand on connaît leurs incarnations sur grand écran, la comparaison est douloureuse. Pour une raison que j’ignore, les développeurs n’ont pas utilisé les visages des acteurs Marvel Cinematic Universe. On a donc une bande de héros aux physiques génériques tout à fait oubliables. Les dialogues sont crispants, avec des blagues nulles et des tirades pour ne rien dire. Les voix anglaises sont celles d’acteurs surutilisés dans le monde du viéogiciel, Nolan North (Nathan Drake, Uncharted) est Tony Stark, tandis que Troy Baker (Joel, The Lasf of Us) est Bruce Banner. J’ai beaucoup de mal avec Troy Baker. Je trouve que ce mec surjoue l’intensité. Chacune de ses tirades pour Bruce est comme murmurée, et je sens de façon sous-jacente une intention de rendre sur-signifiantes les phrases basiques (« okay », « bon ben je te laisse », « ça va aller ») et maladroites qu’il articule. C’est intéressant car Joel de The Last of Us était un peu comme ça ; il ne parlait que pour dire des banalités, mais on devait supposer que c’était un grand sensible plein de douleur contenue. Dans les deux cas je ne marche pas, les deux persos ne m’inspirent aucune empathie. Je trouve Bruce insipide dans Avengers ; ni très intelligent, ni très violent, ni très sensibile, ni très rien du tout. C’est juste le type qui se transforme en Hulk.

Scénario boring et challenge interactif qui oscille entre AAA générique qu'on traverse en pilote automatique, et missions abstraites dignes d'un shooter en ligne ; le tout avec une interface brouillonne et des héros au chara-design qui fait pâle figure face aux incarnations du MCU^[2]. J'ai lâché avant la fin.