Welcome to Hanwell (PS4)

2019.

C’est un survival-horror indépendant en vue à la première personne et qui manque beaucoup beaucoup de finition. Déjà ce qui choque c'est qu'on ne peut pas inverser la caméra. J'ai halluciné honnêtement. Même sur PS2 tous les jeux le permettaient c'est dingue. Ensuite les sous-titres (anglais, quand ils veulent apparaître) qui sont minuscules : impossibles à lire sauf à se rapprocher très près de l'écran.

Et puis il y a des choses qui touchent à la conception même. Dans la prison, à la fin, on doit fuir un fou qui nous tue instantanément s'il nous touche. Bon ben je suis mort, puis quand je suis réapparu pas loin du tout, le fou n'était plus là. Donc voilà la meilleure solution c'était de se laisser mourir pour repartir tranquillement… Ce n'est pas sérieux.

On peut sauvegarder aux distributeurs de billets mais ce n'est indiqué nulle part. Perso je l'ai lu sur internet. Et le boss final ? Il faut le frapper je ne sais combien de fois pour le tuer, alors qu'il se téléporte sans blessure apparente à chaque fois qu'on le frappe… J'ai été tenace et j'ai insisté, mais le jeu m'a clairement très mal communiqué que ma méthode était la bonne. C'était laborieux, j'ai dû le taper dix, quinze fois ?

On incarne un type qui se réveille dans une morgue, dans une boîte où on met les cadavres à vrai dire… Qui est-on ? Que veut-on, outre partir d'ici ? Tout cela n'est pas très bien expliqué. L'objectif consiste assez vite à reconstituer la pièce d'identité d'Isabelle Miller, dont les six morceaux ont été éparpillés dans six bâtiments officiels de la ville (l'église, l'hôpital, la centrale électrique, l'école, la prison et la maison du Docteur), afin de pouvoir accéder au bâtiment du Conseil (afin de sortir de la ville ? On ne sait pas…). Pourquoi et par qui la carte d'identité d'Isabelle Miller a-t-elle était déchirée en six morceaux et éparpillée ? On ne sait pas.

Autant l'exploration des bâtiments officiels dans la ville est intéressante (pour récupérer les morceaux de pièce d'identité), autant chercher les 100 échantillons d'ADN du Docteur, les 50 yeux de sorcière et les 15 anomalies c'est plus pète-couilles qu'autre chose. J'ai commencé à le faire mais je ne suis pas allé jusqu'au bout. Ça m'a tenté parce que les conneries cognitives marchent particulièrement bien sur moi (la collection d'objets et le petit sentiment de réussite régulier qu'il procure doit sécréter une substance de plaisir dans le cerveau), et aussi parce que dans la maison du Docteur, au début du jeu, une porte mystérieuse promet de s'ouvrir avec les 100 échantillons d'ADN. Sauf que le Travail et le Temps requis pour collecter tous ces objets planqués dans la ville finissent par contrebalancer les petits shots de plaisir que la collecte assure. Ou alors il faut regarder une soluce mais alors là ça n'a plus aucun intérêt.

Après, la musique est bien oppressante (quoique trop forte?), les bâtiments officiels fichent pas mal la trouille et sont glauques (l'école notamment…). On n'est jamais à l'abri d'avoir peur et ça c'est chouette. Les déplacements dans la ville par contre sont chiants comme la pluie ; notre perso est trop lent pour la taille des décors ou inversement. Et les monstres qui apparaissent sans arrêt et nous tuent trop facilement sont pénibles aussi. A ce propos, le jeu ne manque pas d'humour car il fait d'une poêle Tefal qu'on trouve dans l'appartement de Sherlock Holmes (si si, au 221b Baker Street) la meilleure arme du jeu, qui one-shot tous les ennemis (sauf le fou). Mais comme on est obligé d'abandonner son arme à l'entrée de chaque bâtiment officiel et que celle-ci n'est plus là quand on en sort (sauf erreur) on ne peut pas rester longtemps avec, à moins d'aller la rechercher dans l'appartement de Sherlock où elle sera réapparue. Mais quand on est de l'autre côté de la ville, on n'a pas franchement envie de courir pendant 10 minutes en se tapant des monstres qui nous harcèlent.

J'ai été impressionné par les effets de lumière et le fait que le jeu tourne à 60 images par seconde. C'est impressionnant. La PS4 (Pro) est vraiment plus puissante que la PS3 ça se voit sans problème. Bon toutes les surfaces reflètent et brillent comme s’ils étaient mouillées et/ou cirées, mais c’est quand même impressionnant de réalisme.

Le développeur ne répond pas sur Twitter ni nulle part ailleurs sur le sujet de l'inversion de la caméra et de la taille des sous-titres, ce qui m'apparaît assez irrespectueux. Même si Hanwell réussit quelques trucs, je ne peux vraiment pas cautionner le foutage de gueule dont le développeur Nathan Seedhouse se rend coupable.

Il me semble que le jeu repompe beaucoup Silent Hill Downpour dans sa structure : une ville ouverte, avec des destinations importantes pour « l'intrigue » (avec de gros guillemets pour Hanwell) et d’autres secondaires qui essaient chacune de mettre en scène une petite histoire plus ou moins horrifique. Je pense dans Hanwell à cette maison dans laquelle on peut entrer et dans laquelle on trouve une femme endormie sur son lit, on explore la baraque, on essaie de sortir mais la porte est fermée. Peu après on est assommé et on se réveille dans la forêt, avec une note par terre « stay the fuck out of my house ». J’ai ri.

Enfin une note sur les digicodes du jeu. C’est une énigme récurrente dans Hanwell et certains ont été pour moi à s’arracher les cheveux. A vrai dire j’ai consulté une soluce pour celui de l’église (et celui de la chambre secrète dans une baraque qui ne sert à rien mais qui est bien glauque).

Verdict = dispensable

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