The Medium (PS5)

Développé par : BLOOBER TEAM

Découvrez un sinistre mystère que seule une médium pourra résoudre. Explorez le monde réel et le monde spirituel en même temps. Utilisez vos dons de voyance pour résoudre des énigmes qui chevauchent les deux mondes, découvrir les plus sombres secrets et survivre à vos rencontres avec La Mâchoire : un monstre né d'une tragédie sans nom…

The Medium est un jeu d'horreur psychologique à la troisième personne qui utilise un gameplay à double réalité innovant et une bande-son originale co-composée par Arkadiusz Reikowski et Akira Yamaoka. Plongez toujours plus dans une atmosphère inquiétante grâce aux caractéristiques uniques de votre manette DualSense™.

DEVENEZ MÉDIUM
Obtenez des dons psychiques uniques. Voyagez entre les réalités ou explorez les deux en même temps. Sortez de votre corps pour enquêter là où votre moi physique ne peut pas se rendre. Créez des boucliers d'énergie et lancez de puissantes vagues psychiques afin de survivre au monde des esprits et à ses dangers.

VOYEZ CE QUI EST CACHÉ
Plongez dans une histoire sombre et moralement ambigüe, où rien n'est réellement ce qu'il y paraît et où tout a une autre facette. En tant que médium, vous voyez, entendez et ressentez plus que les autres. Et à chaque nouvelle découverte, vous changerez de perspective quant à ce qui est arrivé à l'hôtel Niwa.

JOUEZ DANS DEUX MONDES À LA FOIS
Un gameplay jamais vu, qui se déroule dans deux mondes affichés en même temps. Explorez simultanément le monde physique et le monde des esprits et utilisez les interactions entre eux pour résoudre des énigmes en double réalité, débloquer de nouveaux passages et éveiller des souvenirs d'événements passés.

ENTREZ DANS UNE RÉALITÉ SINISTRE INSPIRÉE DE BEKSIŃSKI
Le monde des esprits de The Medium est un reflet sombre de notre réalité. Un endroit obscur et perturbant où nos péchés impunis, nos instincts mauvais et nos secrets infâmes s'incarnent. Ce monde a été inventé et conçu en s'inspirant des œuvres de Zdzisław Beksiński, un peintre surréaliste dystopique polonais reconnu dans le monde entier pour son style unique et remarquablement sinistre.

DÉCOUVREZ LA MUSIQUE DE YAMAOKA & REIKOWSKI
Plongez dans l'atmosphère perturbante et oppressante du jeu grâce à la bande originale « double » co-créée par Akira Yamaoka et Arkadiusz Reikowski. Yamaoka-san est un compositeur japonais légendaire, célèbre entre autres pour son travail sur la série des Silent Hill ; Reikowski a été nominé aux Hollywood Music in Media Awards et a travaillé sur des jeux d'horreur plébiscités comme Blair Witch, Layers of Fear et Observer. Ils ont joint leurs forces pour composer la musique et les chansons présentes dans The Medium
[1]

C’est le dernier né de BLOOBER TEAM, le studio derrière les vidéogiciels horrifiques Layers of Fear, Observer et Blair Witch. Je n’ai pas encore fait Blair Witch, mais si Layers of Fear m’est tombé des mains à mi-parcours par ennui, j’ai été plus captivé par Observer. Tous nous faisaient voir le monde à travers les yeux du protagoniste ; The Medium est une première pour la team en ce qu’on voit l’héroïne sous des angles de caméra prédéfinis, à la façon des bons vieux survival-horror Playstation (Project Zero, Silent Hill, Resident Evil…). Comme d’habitude cependant, le public est plus spectateur qu’acteur et il s’agira souvent de pousser le stick le long d’un couloir pour amener le personnage de la cinématique du point A à la cinématique du point B. On a tout de même cette fois un inventaire et donc des objets à ramasser et utiliser ailleurs, l’occasion de quelques (toutes) petites énigmes de progression.

L’histoire : une jeune femme polonaise d’une vingtaine d’années, Marianne, perçoit depuis toute petite la dimension des esprits. Elle s’en sert pour parler aux morts tourmentés qui y sont coincés et les faire rejoindre l’au-delà (le paradis ?). Après avoir utilisé son don pour apporter la paix à son père adoptif, récemment décédé, elle reçoit un coup de fil d’un certain Thomas, qui lui demande de venir la voir dans un coin paumé en lui racontant un rêve traumatique qu’elle fait depuis l’enfance… Ni une ni deux, Marianne part à sa recherche.

Je coupe court au suspens : j’ai détesté. Le récit n’a rien de palpitant. Déjà, que l’enjeu soit simplement de rencontrer un type qui connaît peut-être un élément de notre passé, je ne vois pas bien en quoi c’est excitant. Le type pourrait être un journaliste, un médecin à qui Marianne plus petite a raconté son rêve ou que sais-je. Marianne se met en tête de le retrouver sur-le-champ. Je me suis dit, attendez, la femme plante son gagne-pain (travailler à la morgue, ou bien vit-elle d’amour et d’eau fraîche ?) pour aller rencontrer un inconnu louche dans un vieux complexe abandonné, le truc que ne personne ne ferait pendant ses RTT, de peur de se faire planter, violer ou de tomber empalé sur du métal rouillé, ça me semble donc déjà complètement invraisemblable mais soit, je vais faire un effort d’attention et voir où ça nous mène.

Sauf que ça ne mène nulle part. On ne rencontre jamais vraiment le type en question et le récit se termine sur un coup de théâtre laissant le destin de Marianne en point d’interrogation, j’imagine pour qu’on achète la suite qui sortira dans x années… Très respectueux pour le public n’est-ce pas, quand on considère que dans cette industrie aucun projet à venir n’est garanti de voir le jour… Je doute par exemple que si ce premier opus fait un four, l’on puisse voir un jour la suite de l’histoire. Il ne se passe strictement rien de toute l’aventure. On rencontre divers personnages qui apparaissent et disparaissent comme par magie, au gré de l’envie des scénaristes. Les règles qui régissent les pouvoirs de Marianne dans notre monde comme dans la dimension des morts sont arbitraires elles aussi, ne présentant aucune cohérence. Ça a été très difficile pour moi de m’intéresser à ce que je voyais à l’écran.

Là j’ai parlé des actions de Marianne, mais même ses dialogues et ses mouvements m’ont crispé. Une scène elle parle en voix-off pour raconter les émotions qu’elle vient de ressentir, de façon totalement détachée (« il y a deux minutes, j’ai ressenti un traumatisme en rencontrant cette fille », j’exagère mais c’est l’idée), une autre elle va sortir une vanne totalement foireuse qui non seulement ne m’a pas fait rire mais désamorce tout sentiment d’angoisse. Visiblement, elle est très détendue, la Marianne. Pourquoi devrais-je m’inquiéter pour elle ?

Et malheureusement BLOOBER TEAM nous refait bien souvent son Layers of Fear, c’est-à-dire des couloirs abstraits dans lesquels on se borne à pousser le stick pour avancer. A ce titre, le second rêve de Thomas dans la dimension des morts m’a failli faire abandonner. C’était physiquement douloureux pour moi d’actionner la manette pour que ce truc sans fin qui n’a aucun sens daigne défiler sur mon écran. C’est dire le niveau de désamour entre moi et The Medium, et plus généralement le pire de ce que peut produire BLOOBER TEAM, leurs espèces de séquences train fantôme où l’interaction se limite à faire avancer le personnage dans un décor abstrait censé faire peur qui se transforme de façon scriptée mais reste totalement inoffensif pour lui. Pour moi c’est le niveau zéro du vidéogiciel, on ne peut pas faire plus raté qu’un truc qui cherche à te faire peur mais te prouve à chaque pas que tu n’as rien à craindre puisque avancer suffit. C’est aussi intéressant que si je devais maintenir enfoncé le bouton d’une télécommande pour activer la lecture d’un film qui m’ennuie au plus haut point. C’est un combat contre moi-même !

Les choix des développeurs pour le contrôle de Marianne au stick sont médiocres : ils ont opté, malgré les angles de caméra fixe qui ne cessent de changer d’orientation, pour un déplacement relatif à l’écran. Donc on se tape les traditionnels errements et arrêts intempestifs à chaque transition d’écran. Classique, même problème dans Song of Horror dont je parlais récemment. Ils auraient dû opter pour les contrôles de type tank, avec gauche et droite pour faire tourner le perso sur lui-même, mais c’eut été une décision trop courageuse pour leurs ambitions d’être immédiatement accessible au plus grand nombre, quitte à ce que déplacer Marianne ne soit jamais vraiment satisfaisant.

Côté technique, c’est malheureusement l’un des rares vidéogiciels que j’ai faits sur PS5 à ne pas proposer d’affichage à 60 images par seconde. Je ne crois pas une seule seconde qu’avec des caméras fixes et des environnements aussi limités en surface il n’était pas possible d’optimiser les calculs pour atteindre les 60 ips. Mais hé. C’était plus important de mettre de l’argent dans la capture de mouvements mal dirigée, pour qu’on puisse être bien crispés en voyant les acteurs gesticuler sans savoir quoi faire de leurs membres pendant les cinématiques. Chacun ses priorités.

Je vais terminer sur une note positive, figurez-vous. J’ai trouvé la traduction française de très bonne facture. C’est le studio polonais Q-LOC qui s’en est chargé, dommage que le ou les traducteurs ne soient pas crédités au générique car leur implication est remarquable. Une citation implicite de la version originale de Shining (« all work and no play… ») a bien été interprété (« un vrai Jack Torrance ! »), tandis qu’ailleurs des jeux de mots moquant les Nazis ont été adaptés avec esprit (« ils ne servent Aryen »). Avant ces passages je me disais que tiens, cette traduction n’a aucune fausse note pour l’instant, mais quand je les ai vus j’ai compris que c’était un humain vraiment impliqué qui avait fait le boulot et pas un algorithme vulgaire à la Google Trad. Mon seul bémol c’est une phrase de Thomas dans son premier rêve : « same place, another time » qu’ils ont traduit par « même lieu, autre temps ». J’ai trouvé ça un peu trop littéral. J’aurais remplacé « temps » par « jour », « époque », « moment » selon l’écart temporel. Mais c’est la seule phrase qui m’ait choqué dans tout le vidéogiciel ! Donc le niveau est très bon. Cela fait du bien après les horreurs de BSC EVEREST (Song of Horror), MOGI GROUP (The Forgotten City) et les non-crédités de Apsulov.

Verdict = dispensable

 

Note(s)

  1. ^ Présentation officielle sur le Playstation Store : lien

 

Galerie d'images 

The Medium_20210921225857.jpg, nov. 2021
Une énigme classique de survival-horror : équilibrer le remplissage de différents réservoirs.
The Medium_20210918071457.jpg, nov. 2021
Les problématiques LGBT sont de plus en plus présentes dans les scripts des vidéogiciels, me semble-t-il.
The Medium_20210918075954.jpg, nov. 2021
Les cinématiques entre Marianne et la petite fille offrent de grands moments d'embarras avec leur motion capture exagérée.
The Medium_20210921223420.jpg, nov. 2021
Parfois, de façon scriptée, Marianne se met à évoluer dans les deux dimensions simultanément. L'occasion d'un petit split-screen des familles, que n'aurait pas renié notre ami Jack B.
The Medium_20210914070422.jpg, nov. 2021
L'héroïne et son regard de merlan frit, le tout à 30 images par seconde... Peut mieux faire.

 

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