Kuon (PS2)

Magnifique deuxième partie

Critique écrite le 9 juillet 2010.

Kuon est un jeu qu'on pourrait classer parmi les survival-horror. Sa maniabilité et ses caméras plus ou moins fixes rappellent Silent Hill, Project Zero ou encore Resident Evil Code Veronica X. On parle bien d'un jeu en 3d, donc. Avant de rentrer dans le vif du sujet, je précise qu'on retrouve un problème commun à beaucoup de jeux en 3d choisissant des caméras pré-calculées et un contrôle des déplacements du personnage par rapport à l'orientation de la caméra : quand la caméra change d'angle, il y a une confusion dans les commandes. J'ai bien essayé le type de contrôle "2d" disponible dans les options mais ça donne un truc encore plus chelou, qui n'a pas grand chose à voir avec l'option présente dans la plupart des jeux que j'ai cités au dessus ; qui consiste en fait à déplacer son personnage par rapport à sa propre orientation (gauche et droite pour tourner et avant et bas pour avancer et reculer).

Kuon prend place la nuit, dans un domaine du Japon médiéval. On arrive dans un manoir, dans la peau d'une jeune fille qui maîtrise la magie. Il y a du sang et des démons, pour vous situer un peu l'ambiance. La grande originalité du jeu, c'est de nous proposer au total trois personnages dans la peau desquels vivre l'aventure. Deux sont disponibles dès le départ, tandis que la dernière se débloque une fois le jeu fini avec les deux premières. Autant dire tout de suite que c'est bien plus qu'un skin qui change, entre les différentes parties.

J'ai commencé avec Utsuki et je vous invite à en faire autant. L'aventure avec chaque personnage est différente car chacun d'entre eux a un rôle bien particulier dans l'histoire. Utsuki, c'est la fille à qui il va arriver un truc terrible. La cible du mal, le personnage tourmenté par son passé qui court vers sa fin. J'ai eu difficilement de l'empathie pour elle, tant son personnage est difficile à comprendre. Sakuya, par contre, est une exorciste envoyée au manoir pour enquêter sur les événements. C'est celle qui va jeter son regard rationnel et objectif sur la folie de la situation. C'est celle aussi qui va prendre parti pour stopper la malédiction (alors qu'Utsuki a tendance à s'y complaire). C'est mon personnage préféré et celui pour lequel j'ai eu le plus d'empathie. Enfin la troisième femme… Comment ne pas gâcher le jeu en révélant son rôle ? Toujours est-il que si vous suivez l'ordre que je vous recommande dans le choix des "phases", chaque nouveau personnage apparaîtra comme ayant de plus en plus d'emprise sur les événements et de pouvoir sur les choses. En fait, le changement de personnage va jusqu'à changer le registre de l'aventure : en partant de l'horreur pure, on bascule progressivement vers le combat du bien contre le mal.

Un procédé que je note et qui a fonctionné pour moi à merveille, c'est le truc de faire vivre un personnage dans les cinématiques d'un autre. Après avoir joué Sakuya, je peux vous dire que j'étais très accroché à elle dans les cinématiques du dernier personnage la mettant en scène ! Et ça me rappelle l'approche de Metal Gear Solid 2. Bizarrement, Solid Snake n'a jamais été aussi attachant pour moi que dans cette aventure où je le suivais du point de vue de Raiden. Retrouver un personnage qu'on a joué au préalable, dans une cinématique ou un jeu du point de vue d'un autre personnage, je trouve que ça fonctionne à merveille. C'est un peu comme découvrir une toute nouvelle facette de ce personnage alors qu'on en connaissait qu'une seule auparavant. Ça le complexifie, le rend plus vrai, plus crédible. Sakuya était totalement mon héroïne dans les cinématiques de la "phase" (c'est comme ça qu'ils appellent les parties avec un certain personnage) Kuon, la conclusion de l'histoire.

Pour résumer mon expérience sur ce jeu, la première moitié était plutôt chiante et la deuxième passionnante. Le jeu prend vraiment son envol dans la durée, si comme moi vous choisissez la phase Yin (avec Utsuki). Le scénario décolle et j'étais à fond dans l'aventure : dans ces moments-là, il n'était pas question d'arrêter la console ! Mais le début était assez pénible, c'est vrai. Pas nul, mais plutôt plat. Le gameplay ressemble à celui d'un Project Zero, mais plus accessible peut-être, grâce à une carte qui nous aide bien. Le jeu se laisse jouer sans trop de problème, pas trop dur, pas trop pénible mais c'est du déjà-vu et ce n'est pas très excitant.

Mon deuxième reproche concerne la toute fin, que je n'ai absolument pas comprise. A part ça, Kuon, c'est une histoire franchement prenante qui s'épanouit malheureusement assez tard. Sakuya for the win.

Verdict = vaut le coup !

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